UNE INTERVENTION MAGISTRALE DE SANA BANGUI

Directeur de publication : CHOKRI BEN ARIDI

Article 04
UNE INTERVENTION MAGISTRALE DE SANA BANGUI 2

Ce 21 Mai 2025, les participants à la conférence de Dakar sur l’intelligence artificielle étaient tous d’accord pour reconnaitre le propos magistral et maestrial du Gouverneur de la Banque des Etats d’Afrique Centrale. Invite pour représenter, l’institution sous-régionale, Yvon Sana Bangui a su une fois de plus briller plus qu’attendu a cet évènement qui se presente comme un temps de réflexion sur les transformations des marches financiers avec l’avènement de cette nouvelle technologie.

 Dans sa prise de parole, le Gouverneur Sana Bangui a souligné le potentiel transformateur de l’IA pour renforcer les missions fondamentales des banques centrales, à savoir la conduite de la politique monétaire et la stabilité financière. Il a mis en avant les capacités de l’IA à :

  • Générer des prévisions et des analyses beaucoup plus rapidement, permettant aux banques centrales de réagir plus promptement aux conjonctures économiques.
  • Détecter précocement les risques systémiques en analysant des volumes massifs de données pour identifier les signaux faibles et les interconnexions cachées.
  • Renforcer la supervision bancaire en permettant une détection plus agile des anomalies et des vulnérabilités au sein des institutions financières.
  • Améliorer la lutte contre la criminalité financière, notamment le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, grâce à l’identification de schémas transactionnels complexes.

Reconnaissant que la BEAC n’a pas encore pleinement intégré les outils d’IA dans ses processus, le Gouverneur Sana Bangui a abordé avec franchise les défis inhérents à une telle adoption, notamment la nécessité de garantir la qualité et la disponibilité des données, de gérer la « boîte noire » des algorithmes pour assurer la transparence et l’explicabilité, et de développer les compétences humaines nécessaires au sein de la BEAC.  Le Gouverneur Sana Bangui a également proposé l’élaboration d’un Livre Blanc sur l’adoption de l’IA par les banques centrales. Ce document collaboratif aura pour objectif de capitaliser sur les succès des banques centrales déjà en avance en documentant leurs démarches, les outils employés et les réussites enregistrés. Une telle initiative permettrait aux autres institutions de s’inspirer de ces expériences pour maîtriser les risques inhérents au déploiement de l’IA et accélérer leur propre transformation.

En guise de rappel, originaire de la République centrafricaine, Yvon Sana est un économiste et ingénieur en informatique chevronné, doté de 19 ans d’expérience au sein de la BEAC, occupant plusieurs postes de cadre supérieur. Il a rempli successivement les fonctions de chef de département et de chef du Centre d’applications et de compétences techniques au sein de la Direction Informatique et Télécommunications de la BEAC. Avant sa nomination, il assumait les fonctions de directeur central des systèmes informatiques au sein de l’institution. Sa connaissance approfondie des enjeux économiques et monétaires de la région en fait un atout précieux pour cette institution.

Placée sous le thème « L’Intelligence Artificielle : Opportunités et défis pour les banques centrales », la Conférence internationale sur l’intelligence artificielle, organisée par la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), se voulait un cadre de réflexion et de partage d’expériences sur les usages actuels de l’intelligence artificielle (IA), les risques associés, ainsi que les facteurs clés de réussite pour son intégration dans les missions des banques centrales.

Selon les organisateurs, son objectif majeur était de permettre aux institutions participantes (banques centrales et experts de l’IA) de mieux comprendre les applications concrètes de l’IA dans le secteur bancaire et financier, notamment en ce qui concerne la politique monétaire, l’analyse économique avancée, la stabilité financière, la supervision bancaire ainsi que la surveillance des systèmes et moyens de paiement.

La participation du Gouverneur de la BEAC à cette conférence illustre la reconnaissance au plus haut niveau de la fréquence exponentielle du changement technologique et de l’impératif pour les banques centrales africaines de s’adapter.

D’ailleurs, présidant la cérémonie d’ouverture, le ministre sénégalais des Finances et du Budget, Cheikh Diba, a souligné : « L’intelligence artificielle offre des capacités inédites d’accomplissement de tâches complexes, avec une rapidité et une précision qui défient l’entendement. » Il a ajouté que « les banques centrales, en tant qu’institutions d’émission et de régulation, doivent s’approprier cette dynamique afin de renforcer la solidité du système bancaire et financier. »

De son côté, Jean-Claude Kassi Brou, gouverneur de la BCEAO, a affirmé : « L’intelligence artificielle ouvre des perspectives exceptionnelles pour nos institutions. Toutefois, comme toute innovation, elle comporte des risques et des défis qu’il convient de bien appréhender pour en garantir une mise en œuvre efficace et sécurisée. »

La participation de la BEAC a ce type de rencontre permettra de renforcer les fondements d’un système financier résilient et stable dans la zone CEMAC et de dégager des pistes concrètes pour l’adoption progressive et maîtrisée de l’IA dans les activités de la banque centrale.

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